Des jeunesses : une volonté d’agir

Solidarité

C’est à l’occasion de la 5e édition de Solutions Solidaires que s’est déroulée une table ronde autour de la question de l’engagement de la jeunesse. Élus, universitaires, professionnels et jeunes se sont réunis pour parler de leurs préoccupations et attentes dans un monde en proie à de nombreux changements. Cette mutation de la société pourrait permettre aux jeunes de faire entendre leurs voix.

Depuis quelques années, l’engagement des jeunes n’a de cesse d’être remis en cause par de nombreux observateurs. Envisagé par bon nombre comme étant en déclin, l’engagement de la jeunesse serait, bien au contraire, renforcé par l’apparition de nouvelles formes qui se désolidarisent de celles plus « traditionnelles ». La jeunesse s’insérerait donc désormais dans un nouveau répertoire d’actions. Un glissement se serait opéré face à une recherche de légitimité des jeunes sur la scène du débat public et dans leur volonté de voir les acceptions changer et leurs paroles enfin entendues.

Etre les acteurs du monde de demain

Cette jeunesse, très préoccupée, se sentirait dépourvue de l’essentiel : sa capacité d’agir. C’est ainsi, face à l’inaction, entre colère et désespoir, que les jeunes auraient la volonté de dépasser la simple prise de conscience des décideurs quant aux risques encourus par nos sociétés. Liant de cette table ronde, les différents intervenants semblent s’être accordés sur cette intervention de Jonas Chaurial, jeune engagé pour la transition écologique :

« S’engager dans les problématiques actuelles : c’est une mission laissant une place aux générations futures ».

Car oui, la plupart reprochent le manque de confiance accordée aux jeunes générations qui, pourtant, pourraient être porteuses de solutions. C’est en réenvisageant la place des jeunes, que ces derniers pourraient s’épanouir dans une société répondant à leur quête de légitimité ainsi qu’à leurs attentes. Pour prendre en compte ces nouvelles formes d’implications citoyennes des jeunes, il s’agirait donc de soutenir leurs initiatives, remettant au centre du dialogue les enjeux de la viabilité du monde de demain.

Dépassant le stade de la colère, les jeunes souffriraient de l’inaction, surtout dans le cadre du réchauffement climatique comme le souligne Amandine Clavaud, directrice des études de la Fondation Jean Jaurès, en parlant : d’«éco-anxiété ». La place, peu impactante des générations futures dans le débat actuel, serait à la base de la déperdition de la participation citoyenne, souvent reliée à l’essor de la radicalité. Or, cette même radicalité pourrait être envisagée non pas comme choquante mais plutôt comme une nouvelle forme de participation permettant aux jeunes de s’emparer de leur rôle de citoyen, différemment. Les jeunesses lanceraient ainsi un cri d’alerte face à leur engagement laissé en jachère par les institutions. Il serait donc question de se saisir des avancées des jeunes faces aux urgences et de les rendre acteurs pour l’avenir de la société.

S’unir pour faire entendre sa voix

Les intervenantes et intervenants de la table ronde ont souligné, au fil des discussions, un système malade et donc incapable de considérer les risques qu’il encourt. Féris Barkat, influenceur pour le climat et co-fondateur de Banlieues Climat, dénonce l’inertie de ce dernier. Pour y faire face, il s’agirait, selon lui, de construire une implication citoyenne inclusive et nécessaire à la conscientisation de chacun. Face à une jeunesse hétérogène, l’heure serait à la construction de valeurs communes et à la fédération des luttes, comme le souligne Myrtille Bondu De Gryse, co-présidente du Planning Familial en Gironde :

« On ne peut pas lutter pour l’écologie sans penser aux inégalités ».

Féminisme, Réchauffement Climatique et bien d’autres luttes où le maître mot de la jeunesse serait donc de s’unir pour faire face à un mur, celui des incertitudes futures. L’union pourrait permettre aux jeunes d’avoir une vraie place dans la construction d’une société résiliente, comme Jonas Chaurial l’aborde :

« Il faudrait se réunir pour avoir la force d’un discours commun ».