Le think tank Matières Grises présente une étude qui vise à orienter les élus locaux dans une offre qui monte en puissance, celle des Résidences services séniors (RSS). Elle démontre également la nécessité de l’essor d’une offre sociale afin de toucher des personnes âgées plus modestes, et le rôle stratégique du maire et des élus locaux pour faire face au vieillissement de la population de leur territoire.

Le parc français de RSS a doublé en cinq ans, passant de 540 résidences en 2016 à 972 en 2021. Des facteurs sociologiques et démographiques sous-tendent une dynamique de développement qui ne faiblira pas ces 10 prochaines années, avec la mise en exploitation de 80 à 90 résidences par an. Mais si un boulevard continue de s’ouvrir pour les opérateurs, ceux-ci sont incités à adapter leur stratégie pour répondre aux besoins futurs du plus grand nombre. Du point de vue géographique, l’offre s’étend au-delà de ses régions de prédilection (PACA, Bretagne, Nouvelle Aquitaine…) et investit l’ensemble du pays et des territoires plus ruraux. Du point de vue du marché et des modèles proposés, la RSS ne doit pas être l’apanage du seul secteur commercial. La diversité des offres doit permettre de développer un modèle de résidence à vocation sociale dont le secteur associatif s’est d’ores et déjà saisi. Certains freins devront en revanche être levés afin de permettre aux acteurs du parc social de s’impliquer dans cette offre.

Enfin, la résidence service sénior n’étant pas un établissement médico-social, elle est à la seule main du maire et de son équipe qui signent les autorisations des permis de construire. La RSS est en ce sens un outil stratégique et adapté aux aspirations des séniors autonomes d’aujourd’hui,  afin de répondre au vieillissement de la population (aux côtés des autres formes d'hébergement). Enfin, elle est aussi, par les emplois qu’elle implique directement ou indirectement, un outil de redynamisation des territoires dans lesquels elle est implantée.

Robin Troutot